.1. Introduction | 0.1. Résumé | ||
.0.2 Abstract | 0.3. Mots-clefs | ||
.2. Changement de sujet } | A. B. |
Graphique des phrases dans Hamlet Tableau des tirades dans Hamlet |
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.3. Continuité du discours } | C. D. |
Graphique des phrases, Terre des hommes Tableau des paragraphes de Terre des hommes |
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.4. Autres figures | E. | Graphique des phrases dans Pilote de guerre | |
.4.1 Constance | F. | Tableau sur la continuïté, Pilote de guerre | |
.4.2 Déclin | G. | Tableau sur le déclin pour Pilote de guerre | |
.4.3 Accroissement | H. | Tableau sur l'accroissement, Pilote de guerre | |
.4.4 Chute | I. | Tableau sur la chute pour Pilote de guerre | |
.4.5 Superposition | J. | Tableau sur la superposition, Pilote de guerre | |
.5. Application d’un nuage de bulles aux mots-outils | K. | Graphique sur les mots-outils, Le Petit Prince | |
.6. Conclusion | |||
.7. Une bibliographie indicative sur le longueur des phrases |
.A. | Graphique en secteur du volume de l'œuvre |
.B. | Graphique du volume de l'œuvre avec Citadelle |
.C. | Tableau du relevé des occurrences pour l'étude |
.D. | Tableau du relevé des occurrences dans Frantext |
.A. Mots commençant par e | |
.B. Prénoms, pays et communes fr. | .F. Caractères spéciaux |
.C. Abréviations | .G. Interjections |
.D. Mots-outils et assimilés | .H. Dictionnaire des catégories |
.E. Mots composés | .I. Dictionnaire des noms propres |
L'accès multimédia à l'information n’est pas sans évoquer une très ancienne innovation, celle de la transition du rouleau au cahier, modifiant le mode de lecture et la façon dont était stocké le support. Au fil du temps, des développements intellectuels, artistiques et techniques, des modifications apportèrent au livre l’orthographe, l’enluminure ou l’index.
À l’ère numérique, avec le magazine ou l’atlas, la page internet ou l’écran de mobile, les arrangements sont toujours plus abondants, l’infographiste se frayant une place aux côtés du rédacteur, et ce dernier de recourir au tableau synthétique ou à l’élaboration de glossaires. Les icones colorés, la typographie et les menus déroulants sont autant de possibilités d’enrichir et d’accompagner l'information, un manuel de grammaire surlignant ses divers compléments, ou, dans un site internet défile seul le texte concernant les actualités. Au final, ces marqueurs sont aussi animés, interactifs et nombreux que le permettent la lisibilité et l'inventivité.
La transformation du graphème est peut-être le premier de ces marqueurs, et n’est pas absente des procédés stylistiques, avec l’italique. L’écriture de Julien Gracq utilise l’inclinaison pour conférer aux mots, parfois seul, une valeur focale, de synthèse : « - comme s’il se fût agi de moi, comme une femme à qui son miroir renvoie la première révélation atterrante - combien soudain il avait vieilli. » (Le rivage des Syrtes, 1951). Il est fort probable de voir nombre d’oeuvres littéraires tirer partie des possibilités du traitement de texte, et en faire de nouveaux procédés.
Ces marqueurs sont normés pour définir le paratexte de la page internet. Ils sont alors baptisés balises, possédant leur langage, le HTML (Hyper Text Markup Language) et ne conserveraient qu’un aspect conventionnel, s'ils n’avaient pas déjà évolués vers une liberté de définition, pour l’organisation de données, le XML (eXtensible Markup Language), puis d’un code proche de l’ontologie, fiche d’identité de ces données, le RDF (Resource Description Framework).
De manière générale ces indications, visibles ou non, consistent à aiguiller le lecteur dans son acquisition du sens. Les marqueurs revêtent un aspect pédagogique immédiat visant à dessiner le fonctionnement d'un système d’information. Chaque texte se transforme ainsi dans une visée esthétique, didactique, scientifique, commerciale... De plus en plus, la technologie, à l’image d’un retour vers les incunables, se détache du dépouillement de la page blanche, pose un format mettant en scène le texte à l’état brut, de manière à le seconder par un " deuxième lecteur ". L’écriture linéaire se perd, la mise en page devient systématique, l'interactivité s'immisce, les signes typographiques se démultiplient. Ce format, ou plutôt ce formatage, suggère la force d’une autre couche sur la dyade fond/forme. Par conséquent, si écriture et lecture se trouvent de nouvelles contraintes c’est qu’un pan de la langue inclut un déterminisme, qui, s'il n'est pas nouveau, devient incontournable.
Ces transformations se doublent de celle induite par la réactivité du support. L’écrit se dote d'une constante relevant jusqu'alors du parlé. Tandis que l'invention du gramophone avait fait mentir l'adage Verba volant, scripta manent, celle de l'informatique, puis l'apparition du wiki confineraient à l'inversion, scripta volant... L’écrit se déporte de la fixité de la norme vers la variété du pictural et l'instabilité du vocal. Sa prescription était déjà entachée de phénomènes comme sa possession par les médias. Et la stabilité alphabétique, intouchable, voit tout de même se profiler l'arobase à l'intérieur même d'une forme. L’outil informatique crée de multiples caractères, et ouvre la porte à la réduction achevée, de même que le droit a produit le copyright et l’économie l’euro.
Les NTIC, du cyber-café à la jet d'encre familiale, ont contribué à une certaine pérennité de l'écriture au contact de la modernité. Le texte était en passe d'être relégué au dernier rang de la culture devant le rôle croissant de l'image et du son. C’est du moins ce que laissaient entendre les nombreux sujets de rédaction de lycée fustigeant l’emprise télévisuel, ou des formules sans appel : «[...] le mot sert de légende à l'image. » (Steiner, 1971 : 126).
Ce petit écran est un vecteur d’information mais aussi un moule cognitif et son prolongement ou non dans le système éducatif est matière à débat. Le principe même du multimédia est déjà beaucoup moins sujet à caution. En témoigne l’intérêt de l'éducation pour les TIC et la crainte de voir se profiler un illettrisme informatique. L’ordinateur est pour l’heure un système textuel de par son mode de communication, et garant d’une relative neutralité idéologique, de par sa variété, son interactivité et son accessibilité, pourtant : « [...] tout le monde est inquiet de ce fameux « pouvoir » de la télévision, mais rares sont les travaux de recherches qui permettent de se faire une idée exacte de ce diabolique pouvoir. » (Jacquinot-Delaunay, 2000 : 11), les sciences cognitives n’ayant semble-t-il pas apporté un éclairage déterminant à ce sujet, à plus forte raison pour la faculté du langage au prise avec l’ordinateur.
L'influence sur les graphies a commencé avec le correcteur orthographique, pesant dans le succès ou non de la réforme de 1990, et il y a fort à parier que son inclusion par défaut dans Word 2007 sera la cause de la démultiplication des nouvelles formes sur la toile, et permettra, par ailleurs, de dater un texte sur ce seul critère.
À moyen terme l'industrie de la langue pourrait faire des progrès considérables en matière de correction grammaticale, de traitement de l'information et de traduction des langues. Un élève de mauvaise volonté, en plein exercice de rédaction sur l’ordinateur, cherchera à se servir de son “ corrigeur ”, espérera qu'il lui mâche le travail, comprenant rapidement qu'il n'en est rien, peut-être même qu'il est dépassé. Sur le fond, la recherche de l'expression pourrait-elle être malmenée si s’impose dans un univers déjà bien lesté d’applications numériques des processus d'écriture tenant d'un canevas de formules, ou pire, destinés à faciliter la reconnaissance par l’ordinateur ? En somme que l’acte d’écrire s'adapte, se restreigne au fait média, et non le contraire. Ce phénomène qui tenait d’une sombre science fiction il y a quelques dizaines d’années se voit aujourd'hui de l’ordre du possible, allant de concert avec d'autres bouleversements comme la mort lente de milliers de langues, les emprunts constants de vocabulaire à une langue monopole, la dépendance du public aux nouveaux objets médias et les concentrations de pouvoirs en matière de dispense du savoir.
Vaste projet d’enquête que de quantifier et interpréter l’usage d’apocopes et de sigles, l’écriture phonétique des textos ou des tchats, l’intervention du traitement de texte dans la rédaction, les constantes sémiologiques des magasines et journaux, le rôle d’un discours télévisuel tourné vers lui-même et instruit par l’audimat, l’impact de l’impressionnant taux horaire au téléphone, devant un petit écran ou un clavier. Difficile de faire la part de ce que l’on perd de ce que l’on gagne : créations de sociolectes de la modernité ou convergence d’une expression connectée au seul artifice du média ? polygraphie ou dépérissement ?
La distinction par le locuteur s'amorce s'il possède des repères autres que les standards patents du média. L'école ayant pour vocation d'enseigner la langue, a le choix d’inclure les nouveaux médias dans son approche ou s'en tenir à l’oeuvre classique & cours magistral. Si l'école ne fait plus le poids face à la vivacité des nouveaux loisirs, au moins ceux-ci pourraient-ils développer une pédagogie propre, qui aurait pour mérite d'une part de mêler didactique et ludique, d'autre part de faciliter la distinction entre les registres et les usages. Le fossé béant entre les préoccupations de l'adolescent et les matières enseignées à l'école ne paraissent pas favoriser un discernement, si ce n'est un manichéisme entre une langue savante, reçue comme pénible et peu utile, et une langue de communication, libre. Les récents outils enseignés comme ceux de l'énonciation y contribuent, ne serait-ce que la leçon sur les niveaux de langues. L'initiative pédagogique d'un enseignant à la pointe du vécu de son public, le talent d'un autre pour donner vie à la cellulose, ou, extrascolaire, exemple d’un manuel imagé d'apprentissage du japonais pour coller au monde des mangas, ramènent à l'alchimie du verbe. Entre deux, des journées de la science, sont l’occasion de maintenir l'écolier dans le giron du goût de la découverte et de l'appréhension de l'objet technologie. Il est certain que si l'Éducation nationale, et plus généralement nombre d'institutions, avait deux ou trois chaînes de télévision bien placées, et surtout si un CRDP était aussi attractif dans ses productions multimédias et papiers, pourtant créatives, que les vastes librairies, le sentiment, vraisemblablement justifié, d’une mamie ou d'une maman plus fortes en thème serait largement inversé. Si tant est que chacun puisse en avoir les moyens, de façon à remplir son panier avec de l'extrascolaire sous forme de BD, CD, jeu de plateau, de rôle, de carte... Imaginons quelques instants, à côté des rayons ludiques, comics, numériques, la même chose mais version pédagogique, passant en revue tout le programme collège/lycée, autrement plus important qu'un présentoir de cahiers de vacances améliorés. Imaginons encore que dans une équipe de créateurs de jeux vidéos, sur lesquels beaucoup d'écoliers passent le plus clair de leur temps, il était aussi évident de voir un instructeur, qu'un graphiste, un scénariste, un codeur et un compositeur. Le concept est pourtant porteur, et il faut attendre que le public des mordus de la manette se féminise ou vieillisse pour voir apparaître, sur console, des simulations de métiers et des casse-tête à vertu cognitive, en doutant tout de même d'une quelconque valeur ajoutée pédagogique et d'un lien quelconque avec le monde de l'enseignement. Le créneau est porteur et il existe du parascolaire numérique sur console, mais, loin du compte, pour le niveau primaire et sans innovation. Les logiciels éducatifs existent, et ce depuis les débuts de la micro-informatique, et fondait même une image de marque, comme les TO7 de Thompson, mais le genre n'a jamais percé, restant souvent des adaptations du papier, déjâ pauvre.
Il est à déplorer qu’en plein dans l’ère de la matérialisation du mythe de la bibliothèque universelle, qui aurait fait bondir de joie l’encyclopédiste des Lumières, des références à la créativité langagière, toute classe sociale confondue, soient puisées à la dernière réclame, « comme dans la pub », pouvant faire son entrée dans la famille des locutions adverbiales. Tandis que des professeurs d’université font la chasse aux copier/coller dans les mémoires et ceux du secondaire se plaignent de l’incapacité croissante des élèves à saisir un énoncé et à exprimer leurs pensées, les moyens de l’opérer se multiplient, blogs, courriels, forums, logiciel de publication pour fanzines, feuille de style pour site... mais l’intermédiaire demeure ces formats qui, en dépit de leur grande liberté et de foires aux icones, sont bien loin de relayer les difficultés et les richesses de la syntaxe et du vocabulaire, de dessiner des outils (bases lexicales intuitives, gadgets de navigateur comme les modules complémentaires de Firefox...), d’établir un pont avec la terminologie emberlificotée du français scolaire, nouvelle et ancienne, ou celle des sciences économiques, déjà noyée de sigles et de contractions syntaxiques.
Quel sera le rôle du linguiste si face aux supports de communication type internet et cellulaire, succède l’ère de leur contenu, volume d’échanges toujours plus internationaux, plus démocratiques, plus clairs et plus réactifs de systèmes d’informations ? L’association linguistique/informatique demeurera, à court terme et à grande échelle, travaux de terminologie et de recherche, suivant le wagon d’une ingénierie aux visées utilitaristes. Par exemple, il n’est pas difficile d’imaginer une spécialisation DHM pour les jeux vidéos, de la même façon que l’IA a déjà conquis ce vaste marché, pour une nouvelle extension dans le ludique des périphériques, où le joueur formulera dans son microphone des énoncés autrement plus complexes que les actuelles injonctions onomatopéiques, et ce dès lors que progrès sur la syntaxe et la phonologie commenceront à converger. Si les jeux qui en bénéficient amènent quelques considérations pédagogiques et de nouveaux concepts moins bellicistes que ce qui s'affiche dans les rayons des magasins, et moins répétitifs que ce qu’une médiocre utilisation du principe du dialogue laisse supposer, le parent ne verra pas son enfant marmoner en boucle sur le micro de sa console, plasmodiant le thesaurus de la guerre moderne, mais, peut-être, ponctuellement, quelques formules, réfléchies, fruit d'une construction morphologique, joyeux néologisme, et il faut le souhaiter, toujours optionnelles dans les possibilités du jeu. Dans un champ plus large, le développement des sciences cognitives, des bases de données complexes, des ontologies normées pour internet, baptisé toile sémantique ou 3.0, suggère que le processus est en cours, ponctué par l’actualité autour des batailles sur la numérisation de fonds universitaires ou la barre d’outils de recherche sur le navigateur. Les linguistes seraient-ils dans la perspective de gagner autant de poids dans les NTIC que les publicitaires en ont acquis dans les autres médias ? S'ils se font informaticiens, peut-être que oui ; en attendant, les informaticiens se font de plus en plus linguistes.
Quel que soit le devenir d’une discipline, et le rôle du numérique sur l’expression dans le présent et cet hypothétique futur, l’on peut retenir que : « En réalité, l’enjeu porte davantage sur la maîtrise de l’outil technologique que sur celle de la langue en soi. » (Anis, 2001 : 62). L’horizon et le postulat demeurent culturels : « Pour redonner à la culture le caractère véritablement général qu’elle a perdu, il faut pouvoir réintroduire en elle la conscience de la nature des machines, de leurs relations mutuelles et de leurs relations avec l’homme, et des valeurs impliquées dans ces relations... » (Simondon, 1958 : 13), citation qui complète celle de Lévy-Leblond, pour un enrichissement science et culture mutuel.
Quinze ans avant la certitude de la portée du phénomène Internet, un critique s’appuyant sur la pensée de Saint Exupéry décrivait la modernité en réalisant l’importance du numérique dans nos sociétés : « et surtout téléinformatique » (Lhermitte, 1981 : 89), et étendait le sujet à celui plus général de la communication. Ce discours reste en porte-à-faux du romancier. Dans l’entre-deux-guerres, au milieu d’émigrés polonais, entassés dans des wagons, celui-ci percevait les hommes de l’ère industrielle comme : « arrachés au langage des lignées paysannes » (Terre des hommes, 1939) . Optimisme et pessimisme sur la mutation du monde de la parole. Il y a presque soixante ans, J.P. Sartre appelait déjà ses confrères à s’impliquer pour ce nouvel objet trônant dans chaque foyer, : « Le livre est inerte, il agit sur qui l'ouvre, mais il ne se fait pas ouvrir. [...] bien sûr, il faudra toujours y revenir, mais il y a un art littéraire de la T.S.F. et du film, de l'éditorial et du reportage. [...] il faut apprendre à parler en images, à transposer les idées de nos livres dans ces nouveaux langages. » (Sartre, 1948 : 322). Certains médias paraissent ramener son utilisateur à la baisse, et le langage tronqué ferait son apparition dans les copies du baccalauréat, d’autres prolonger le support papier, comme les journaux personnels sur la toile, mais sans les accessoires équivalents des livres (encyclopédies, dictionnaires, brouillons, citations...) ou plus précisément des accessoires par trop identiques et creux du monde de la cellulose.
Nos travaux portent le paradoxe d’une critique des implications du T.A.L. tout en prolongeant un ancrage de la langue à l’informatique. Peut-être aussi pour mieux s’en affranchir ou du moins ne pas perdre de vue la première sur le second. Les recherches à venir n’ont pas grand intérêt à ce que tout passe par l’ordinateur, pour témoignage le travail le plus important de ces dernières décénies : même si la pragmatique est stimulée par la vague cognitiviste, elle ne doit pas grand chose à l’informatique. En somme, il s’agit de se préserver de ce type de constat : « La culture humaine, c’est-à-dire l’ensemble des langages et des connaissances que nous préservons et transmettons de génération en génération, est devenue trop complexe pour être gérée sans l’aide de machines. » (Vignaux, 2003 : 145), et ce, sans même songer aux connaissances à fortes valeurs empiriques comme la cuisine ou la danse, mais plutôt en raisonnant en niveaux d’organisation, orale et papier, en distinguant dans un premier temps lorsque l’informatique est un processus indispensable et quand il est relais d’un autre média. Ramené à nos préoccupations, pour illustration un site pédagogique, le CCDMD, en tient compte. Son contenu explore le couplage informatique/enseignement et propose de nombreux jeux sur la langue française, exploitant les possibilités ludiques du format flash, suggère les potentialités en la matière, et pose dans son menu initial une séparation nette entre ressources papiers (matériel à imprimer) et numériques (matériel interactif).
Si le T.A.L. s’amplifie et se propage à d’autres domaines de l’informatique, son développement et ses fondations devraient prolonger des propriétés inhérentes à la langue.
Au premier rang d’entre elles se trouve la variété. Aussi, la perspective que la conception de logiciels de langue se tourne vers un usage instrumental, à l'aide de boîtes de dialogue conviviales, de recherche de type navigation cartographique ou de traduction axés sur un paramétrage et une découverte par l'utilisateur, serait plus enclin à relayer la richesse linguistique face aux implications de la communication. Autrement dit, faire évoluer le didacticiel et la boîte de dialogue non pas seulement vers une interface toujours plus intuitive ou limpide, mais vers une vraie pédagogie par rapport à son sujet, en lien constant avec d'autres médias ou supports. La problématique n’est pas le traitement du sens pour l'autonomie d'un système information comme la synthèse de données pour la veille technologique ou l'automatisation des tâches pour la traduction d’un bulletin météo, qui sont des applications de surface, mais l'accès à l'information elle-même, pour, en quelque sorte, que le concept de l’automatique se mue en concept du véhicule, de la mobilité. L’investigation du sens présenterait autant d’intérêt que la modélisation de l’intelligence elle-même.
L’implantation de la linguistique dans le futur du multimédia accroissant encore un peu plus les ramifications de l’informatique dans le fonctionnement de nos sociétés, ce pouvoir pourrait réaliser de nouveaux monopoles, une emprise sur les potentialités de savoir de l’utilisateur, la dépendance accrue à la machine voire la substitution, pour des tâches jusqu’alors indissociables, voyant paradoxalement le développement de la linguistique se débarrasser petit à petit des traducteurs, qui sont déjà, si l’on en croit les commentaires sur le fonctionnement d’une institution comme l’union européenne, des sortes de démaquiseurs qui rendent cohérents ce que produit le logiciel.
L’ingénierie linguistique envisagée véritablement dans son ensemble, serait un pôle d’émergence de nouveaux concepts critiques et exploratoires, garante par sa variété et sa complexité de multiples acteurs et de paramétrages constants. Les savoirs des sciences du langage érigés au cours du XXème siècle seraient renouvelés, prolongées dans l’informatique, neutralisant sinon l’échafaudage d’un standard du sens, du moins son élagage au contact de l’ordinateur.
Ce point de vue sur l’avenir et sur l’association langue, culture et informatique oriente nos travaux vers la notion de paramétrage et d’interactivité. Il nous permet de concrétiser une notion comme la fidélité à la langue par la lisibilité et la transparence du contenu, autant en associant le code source qu’en finalisant son exposition, dessinant plusieurs démarches : une référence constante aux oeuvres littéraires ; une convention extensible à d’autres domaines linguistiques ; la conception logicielle où l’ergonomie concentre les possibilités d’entrées d’énoncés et d’affichages des résultats ; le prolongement des travaux par un site internet décrivant cette norme, ses applications, explorant les concepts de paratexte marqueur, les facilités de navigation, les dimensions d’une pédagogie, et fabriquant des ressources, informatiques et lexicologiques.
Un contraste de technologies I.1. Une proximité de disciplines I.2. |
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Rédaction
: 01.04.2004 Publication : 01.06.2007
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